Une rue, les gens passent
Les gens comme on les voit
Juste un flux, une masse
Sans visage et sans voix
Quel étrange aujourd'hui
Quelque chose mais quoi ?
Désobéit, désobéit
Une rue comme d'autres
Et le temps se suspend
Une tâche, une faute
Et soudain tu comprends
Impudence inouïe
Insolite indécence
Zora sourit
Zora sourit
Zora sourit
Aux trottoirs, aux voitures, aux passants
Au vacarme, aux murs, au mauvais temps
Son visage nu sous le vent
Ces gens qui dansent en marchant
Tout ce qui nous semble évident
Elle avance et bénit chaque instant
Zora sourit
Zora sourit
Des phrases sur les murs
Des regards de travers
Parfois quelques injures
Elle n'en a rien à faire
Elle distribue ses sourires
Elle en reçoit autant
Zora sourit, effrontémment
Zora sourit, insolamment
Zora sourit pour elle
Elle sourit d'être là
Mais elle sourit pour celles
Celles qui sont là-bas
Pour ces femmes, ces soeurs
Qui ne savent plus sourire
Alors des larmes plein le coeur
Des larmes plein la vie
Zora sourit
Zora sourit
Zora sourit