Quel est le résultat de ce jeu ,
je ne sais pas, ne me le demande pas.
Quel est le nom de ce jeu ,
je ne sais pas non plus.
Hier « oui » voulait dire « oui » ,
« non » signifiait « non » ,
nous ne confondions pas ,
chaque jour, le noir avec le blanc.
Hier (nous étions) si innocents ,
aujourd’hui des pions dans une partie ;
hier (nous avions) du vent bleu ,
aujourd’hui un cauchemar étouffant.
De l’autre côté des mes rêves
tout a un goût meilleur,
parce que l’air y est plus libre
et la musique joue toujours.
Pour le dernier sou
aujourd’hui j’acheterai au moins
une ombre de ces jours.
Pour le dernier sou
je veux boire de nouveau
du vin de mes vertes années.
Quand un chemin tortueux, incliné
a commencé à s’étendre ,
nous avons fait notre premier pas
dans un abîme sans fond.
Une poignée d’argent
nous a convaincu que
on doit prendre ce qu’on nous donne ;
n’importe quel idiot le sait.
Depuis des années nous tenons
l’équilibre des profits et des pertes.
Il n’y a rien à cacher ,
il n’y a rien à craindre.
Alors pourquoi au fond du miroir ,
au seuil de chaque jour ,
tu es salué d’abord par le dégoût ,
ensuite par sa sœur1, la peur ?
1. « Frère » en polonais, parce que l'équivalent du mot « peur » est masculin.