Yurik Parshev me vient de dire
Que si je vous la fais courte
Il en a ras-le-cul de vivre
Parmi toute la chiasse hypocrite
Il a, paraît-il, plus de forces
Et deux voies semblent s'ouvrir devant lui:
Ou bien se tuer sans hésitation le plus vite possible
Ou alors, en se serrant les dents, vivre sa vie lamentable comme une sous-merde
Voici l'alternative sordide à son esprit
Yurets a, comme j'ai compris, voulu se la faire belle encore une fois
On était posés chez lui
Du teuchi, des spliffs, du vin mousseux
La journée estivale cheminait doucement vers la fin
Il faisait nuit lentement, puis il faisait jour doucement
Du lourd sortait des enceintes
Le subwoofer, tel un tigre du Bengale, mugissait
Le bong énorme pétillait de l'eau comme d'hab
Yurik s'expliquait avec la vie, je disais rien
Mais que dire à ça? Je déchiquetais le teuchi
CD changer changeait aléatoirement les morceaux
L'instru violente envoyait du bois
Au matin Arkady est arrivé, muni de whisky et de la poudre
Semble-t-il, des gadji en mini-jupes nous ont rendu visite
Les melons, des sandwichs et des Danette nous sauvaient de faim
Les bédos n'étaient guère oubliés au cours du temps
On s'en roulait, on fumait, on s'en roulait de nouveau
Arkasha s'est taillé, en nous laissant une mini-montagne d’énergie
Mais Yuri le casse-miche continuait de plomber royalement l'ambiance
La vie c'est de la merde zerma, et ainsi de suite
Il broie vraiment du noir Yuri
Sous la C, les gars, sur du lové, en juin
J'en ai eu marre d'écouter ces plaintes aberrantes
Quand Yurtson chouine je préfère nettoyer le pont
C'est un brave homme, le temps l'a vérifié
Mais avec des délires; parfois il veut se flinguer
J'ai pris un rail, claqué mes dents sur un verre en avalant le whisky (ding!)
J'ai allumé une clope, me suis remémoré mon premier appart
Le lycée numéro 666 où on est allés avec Yuran
Des divers pigeons qu'on a descendus ensemble
Beaucoup de choses, de situations "ça ou bien ça"
La cellule étroite d'où on était convoqués aux interrogatoires
Les confrontations incessantes, comme on couillait les juges d'instructions débiles
Et je dis avec emphase, en soufflant la fumée de ma gueule
"Yurik, khouya, tu vas 100% rester toi-même
Tu peux te tirer une balle dans le cervelet
Ça ne regarde que toi, Yura, je l'entends
Mais je ne comprends pas trop pourquoi?
De toute manière on le fera à ta place
Tu ne bossais jamais pour quelqu'un de ta vie
Alors relax, bois un coup et ne te fais pas de bile
Et si tu veux relâcher la pression
Go chez Mahmud, voler sa came
Il est temps d'en finir avec ce pédé, putain
Il deal sur le bloc près de chez nous, ça va pas la caboche?
Il est vraiment fada le Mahmudik
On lui imposera une diète des pissenlits
Ainsi de fil en aiguille, encore deux rails pour la route
Et on y va buter le dealos, cheveux au vent, que c'est doux
Les lieux d'enfances, le matin tôt, les piafs, cabriolet roule à donf
Yurets visse le silencieux à un flingue, il a l'habitude
Il me lance "mets, frérot, le nouveau Krovostok"
J'le mets
Mahmud est mort, son sabre l'aidera pas