Tous les accords de fin de soirée ont été passés
entre les vieux beaux en satin et leurs belles.
La ville est maintenant livrée
aux camions-bennes préhistoriques.
L'écho du masticage monstrueux
de ces dinosaures rugit.
Et la plupart des taxis et des putes
ne viendront que si on les paye.
Mmm... Je ne sais pas ce qui s'est passé,
c'est arrivé si vite,
mais je ne peux qu'en attribuer le mérite
à ton dernier coup tordu.
Tu vois, ma porte n'était pas verrouillée,
les gorilles à l'entrée un peu trop relax,
mais c'est mon cœur qui s'est fait fracturer.
Tu devais avoir pris l'empreinte de la serrure.
Tu as fait ta cambrioleuse, au culot,
et moi j'ai joué du blues dans tous les bars de la rue de l'amour,
et toi tu n'as pas été assez maligne
pour utiliser les clefs pendues à ma ceinture.
Mmm... Je ne sais pas ce qui s'est passé,
c'est arrivé si vite,
mais je ne peux qu'en attribuer le mérite
à ton dernier coup tordu.
Il est trop tard pour commander à boire,
les souvenirs sont venus puis repartis.
Le patron a fini par tous nous payer.
Les jazzmen en satin ont rangé leurs cuivres
et nous voilà mis à la porte du pays des merveilles,
l'air bien paumés, comme à un enterrement,
comme un clodo de Manhattan qui vient de réaliser
que la bouteille est vide et qu'il ne reste rien.
Mmm... Je ne sais pas ce qui s'est passé,
c'est arrivé en un clin d’œil,
mais je ne peux qu'en attribuer le mérite
à ton dernier coup tordu.