Mon compagnon de route, as-tu vu, as-tu entendu ce qui s'est passé
Les gens envient parfois ceux qui s'en font
Nous nous sommes plus qu'isolés, et en plus on s'y habitué
On n'attendait plus rien, pas même de nos amis
Les peurs ont envahi le monde, un quartier s'appelle désormais loyauté
C'est le bazar, même à cause des luttes sacrées
Nous sommes incompréhensibles, combien de personnes sommes-nous dans un seul corps
À la fois destructeur et témoin, un chaos si fondamental
Je suis fâchée contre toi, tu ne le sais pas
Il y a beaucoup de malveillance là où tu m'as laissée
Contre qui pourrais-je me fâcher, ma poésie passera de toi à quelqu'un d'autre
Sans toi je n'ai ni bras, ni jambe, ni cheminée.
Du moment que tu as choisi le monde réel
Et qu'à cette seconde je me suis effondrée
Le monde tel que tu le connais continue de tourner
Un jour nous parlerons longuement, le dernier monsieur d'Istanbul
Mon compagnon de route, où es-tu?