Sans lui mes rêves se déchirent,
faut dire
qu'un nouveau jour, un long silence
commence.
Elle est gravée dans ma mémoire,
l'histoire
d'une femme et d'un homme heureux.
J'ai beau changer souvent d'adresse,
renaissent
les mêmes vides et les angoisses
tenaces ;
j'ai beau m'inventer le contraire,
que faire ?
Sinon tricher encore un peu.
Vous lui direz que je suis guérie,
vous mentirez, mes amis, tant pis ;
vous essaierez une fois de plus
de lui cacher que je suis perdue.
Vous lui direz sans baisser les yeux
qu'il a bien fait de me dire adieu ;
inventez-lui que belle est ma vie,
que j'ai fini de souffrir pour lui.
~ ~
Un nouveau jour, un nouveau doute
s'ajoute ;
l'oubli est comme certains livres
« à suivre... »
Et moi, dans ma désespérance
immense,
je ne sens pas mourir le feu.
Je garde en moi ce qui fut nôtre,
j'emporte
partout ce mot toujours le même :
« je t'aime... »
Et je comprends pourquoi Venise
s'enlise
quand je repense à notre adieu...
Vous lui direz que je suis guérie,
vous mentirez, mes amis, tant pis ;
vous essaierez une fois de plus
de lui cacher que je suis perdue.
Vous lui direz sans baisser les yeux
qu'il a bien fait de me dire adieu ;
inventez-lui que belle est ma vie,
que j'ai fini de souffrir pour lui.
~ ~
Inventez-lui que belle est ma vie,
que j'ai fini de souffrir pour lui.