Peut-être que les mots m'abandonneront,
Ou peut-être que vous m'abandonnerez,
Ou simplement que les années me laisseront
À la merci des vagues,
À la merci des vagues...
Alors que tout cela m'arrive,
Que cela m'arrive avec force,
Peut-être que j'aurai encore le temps
De tout voler à la vie
Et, ainsi, de remplir mes bagages.
Alors que tout cela m'arrive...
La vie... ! Oh, la vie... !
Parfois, je peux encore voir,
Encore voir parfois
Mes yeux d'enfant, qui cherchent
Bien au-delà de la vitre du carreau
Une couleur à la Tramontane.
Des voix raisonnables m'ont dit
Qu'il est inutile de m'épuiser ;
Cependant pour moi un rêve ne m'épuise pas
Et, malgré ma barbe,
J'ai toujours un regard d'enfant.
Parfois je peux encore voir...
La vie... ! Oh, la vie... !
Si je vieillis dans ces mots,
Si je vieillis dans ces mots
Je vous prie de fermer la porte
Et de fuir la nostalgie
D'une voix qui déjà s'évanouit !
Car cela ne m'attristera pas,
Car cela ne m'attristera pas
E j'irai de branche en branche
Pour entendre ce que chantent
Les oiseaux de mon paysage
Ce qui ne me causera aucun chagrin...
C'est la vie... ! Oh !, la vie... !
Si la mort vient me chercher,
Si la mort vient me chercher
Je lui permettrai d'entrer chez moi,
Cependant qu'elle sache dès maintenant
Que jamais je pourrai l'aimer.
Et si je dois partir avec elle,
Et si je dois partir avec elle,
Tout ce qui restera de moi
(Que ce soit des asticots ou des cendres,
Ou le souvenir de mon voyage)
Je veux qu'ils chantent ce présage...
La vie... ! Oh !, la vie... !
Peut-être que les mots m'abandonneront,
Ou peut-être que vous m'abandonnerez,
Ou simplement que les années me laisseront
À la merci des vagues,
À la merci des vagues...
Alors que tout cela m'arrive...
La vie... ! Oh, la vie... !
Alors que tout cela m'arrive...
La vie... ! Oh, la vie... !