Les moulins à vent sont à vendre
Tous les enfants sont devenus grands
Les derniers fous n’ont qu’à se rendre
L’hiver s’est trompé de printemps
Et l’on souscrit des assurances
On fait l’épargne de son cœur
On compte-goutte ses imprudences
On a tellement peur d’avoir peur
Venir au monde
Une autre fois revoir le jour
Mais cette fois
Naître de ses propres amours
Se mettre au monde
Couper tous les cordons d’avant
Pour simplement
Redevenir son propre enfant
S’il est possible de renaître
Je recollerai tous les éclats perdus
Des anciennes fenêtres
Et je ne vivrai plus
Que pour devenir mon propre veuf
Pour enfin tout recommencer
Avec le corps et le cœur neufs
Sans avenir, mais sans passé
Venir au monde
Ouvrir les yeux, tendre les bras
Que chaque fois
Soit la première tant qu’il faudra
Se mettre au monde
A chaque jour, à chaque instant
Pour simplement
Redevenir son propre enfant