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Valse ou La chanson du décervelage
Valse ou La chanson du décervelage
turnover time:2024-09-19 18:50:29
Valse ou La chanson du décervelage

Je fus pendant longtemps ouvrier ébéniste,

Dans la rue du Champ de Mars, de la paroisse de Toussaints.

Mon épouse exerçait la profession de modiste,

. . Et nous n’avions jamais manqué de rien.

Quand le dimanche s’annonçait sans nuage,

Nous exhibions nos beaux accoutrements

Et nous allions voir le décervelage

Rue de l’Échaudé, passer un bon moment.

Voyez, voyez la machine tourner,

Voyez, voyez la cervelle sauter,

Voyez, voyez les Rentiers trembler ;

(CHŒUR) : Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !

Nos deux marmots chéris, barbouillés de confitures,

Brandissant avec joie des poupins en papier,

Avec nous s’installaient sur le haut de la voiture

. . Et nous roulions gaiment vers l’Échaudé.

On se précipite en foule à la barrière,

On se fiche des coups pour être au premier rang ;

Moi je me mettais toujours sur un tas de pierres

Pour pas salir mes godillots dans le sang.

Voyez, voyez la machine tourner,

Voyez, voyez la cervelle sauter,

Voyez, voyez les Rentiers trembler ;

(CHŒUR) : Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !

Bientôt ma femme et moi nous sommes tout blancs de cervelle,

Les marmots en boulottent et tous nous trépignons

En voyant le Palotin qui brandit sa lumelle,

. . Et les blessures et les numéros de plomb.

Soudain je perçois dans le coin, près de la machine,

La gueule d’un bonze qui ne me revient qu’à moitié.

Mon vieux, que je dis, je reconnais ta bobine,

Tu m’as volé, c’est pas moi qui te plaindrai.

Voyez, voyez la machine tourner,

Voyez, voyez la cervelle sauter,

Voyez, voyez les Rentiers trembler ;

(CHŒUR) : Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !

Soudain je me sens tirer la manche par mon épouse :

Espèce d’andouille, qu’elle me dit, v’là le moment d’te montrer :

Flanque-lui par la gueule un bon gros paquet de bouse,

. . V’là le Palotin qu’a juste le dos tourné.

En entendant ce raisonnement superbe,

J’attrape sur le coup mon courage à deux mains :

Je flanque au Rentier une gigantesque merdre

Qui s’aplatit sur le nez du Palotin.

Voyez, voyez la machine tourner,

Voyez, voyez la cervelle sauter,

Voyez, voyez les Rentiers trembler ;

(CHŒUR) : Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !

Aussitôt suis lancé par-dessus la barrière,

Par la foule en fureur je me vois bousculé

Et je suis précipité la tête la première

. . Dans le grand trou noir d’où qu’on ne revient jamais.

Voilà ce que c’est que d’aller se promener le dimanche

Rue de l’Échaudé pour voir décerveler,

Marcher le Pince-Porc ou bien le Démanche-Comanche,

On part vivant et l’on revient tudé.

Voyez, voyez la machine tourner,

Voyez, voyez la cervelle sauter,

Voyez, voyez les Rentiers trembler ;

(CHŒUR) : Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !

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