J'ai rêvé de couleurs, d'oiseaux, de paradis,
Et savez-vous ce qu'est le paradis ?
C'est de l'eau, c'est un puits, ça n'est pas compliqué
Le contraire de l'ennui, l'inverse
Et même si je devais vous expliquer
Il faut l'avoir connu soi-même
Loin de tout, loin des hommes, loin de la société
Avec d'autres humains
Mais laissez-nous dormir dans ce hamac du bout du monde
Lorsque lui se réveille
Pour avoir cru dormir contre une joue trop ronde
Parce qu'il n'y a pas là-bas de solution
Parce qu'il n'y a pas d'idée, pas de sermon
Rien d'autre que le jeu, que le respect
Que des poissons dans l'eau claire et des oiseaux de feu
Au paradis des innocents nul ne grandit
On va nu et bouclé entre les arbres,
Les graviers de couleur,
C'est peut-être l'Asie, l'Océanie, ou bien ailleurs
Mais c'est dans tous les cas sur terre
Et c'est ou bien c'était Le paradis
Et lorsqu'il se réveille qu'il voit le mur
Tout ça pour avoir cru qu'aimer c'était avoir sa place
Avec sa vahiné, ses sœurs
Avec la vie de ce village
Alors il songe qu'il est en paix, qu'il nage
Va rejoindre cette île
S'enfuir de l'univers méchant
S'enfuir de l'univers
Vahiné ma sœur
La vie n'a pas plus d'épaisseur
Que la feuille de l'arbre
Que le plus froid des marbres
Dans sa douleur
Nous nous reverrons
Nous nous reverrons
Vahiné ma sœur
Vahiné...
J'ai rêvé de couleurs, d'oiseaux, de paradis
Et savez-vous ce qu'on en dit ?
Que tout est fait de miel et de sucre Candi
Que le plus dur n'est pas la mort mais d'être en vie
Tout en sachant qu'elle est là-bas, qu'elle pleure
Qu'elle a les mille soleils, les mille couleurs
Que rien ne sert à rien
Sinon l'espoir que tout finisse
Que tout se mélange et s'enfonce
Dans le sable et la sciure, et la roche et les ronces
Puisqu'il a tout connu, tout fait
Que le plus attachant n'est pas le plus parfait
Que l'homme n'aspire qu'à la quiétude de son hamac
Qu'il soit mélanésien ou des Tumuc Humac
Ce sera celui-là qu'elle fera sien
Alors il n'est qu'un seul trésor
C'est celui de sa main
D'ici ou des confins, de pourpre et de velours
Vahiné de toujours
Avec sa vahiné, ses sœurs
Avec la vie de ce village
Alors il songe qu'il est en paix, qu'il nage
Va rejoindre cette île,
S'enfuir de l'univers méchant
S'enfuir de l'univers
Vahiné ma sœur
La vie n'a pas plus d'épaisseur
Que la feuille de l'arbre
Que le plus froid des marbres
Dans sa douleur
Nous nous reverrons
Nous nous reverrons
Vahiné ma sœur
Vahiné...
J'ai rêvé de couleurs, d'oiseaux, de paradis,
Que tout est fait de miel...