Cette ombre que tu répands
Au fond de mon âme,
Avec compassion et triste étonnement
Je l'emporterai à tout instant,
Je l'emporterai à tout instant.
Et ensuite dans une quelconque journée,
Quand mon chagrin sera trop fort…
Je la mettrai dans de vieux calendriers,
Dimanche de mon corps.
Dimanche de mon corps.
Des frémissements m’inondent
Dont je n’ai pas besoin.
Je t’en prie, ombre,
Redeviens un être humain.
Des frémissements m’inondent
Dont je n’ai pas besoin.
Je t’en prie, ombre,
Redeviens un être humain.
Assoiffé d’un amour accompli
Au temps des crépuscules tendus,
Quand les astres dénouent les nuits
Je m’assouvis d’une ombre et c’est tout,
Je m’assouvis d’une ombre et c’est tout.
Et mon âme te prie de faire encore une chose,
Magnétique mât abattu,
Toi, chère ombre silencieuse,
Mets ton foulard autour du cou,
Mets ton foulard autour du cou.
Des frémissements m’inondent
Dont je n’ai pas besoin.
Je t’en prie, ombre,
Redeviens un être humain.
Des frémissements m’inondent
Dont je n’ai pas besoin.
Je t’en prie, ombre,
Redeviens un être humain.
Une ombre s’enferme en moi,
Une ombre tout mon corps traversa.
Ça fait si mal, que ça fait du bien,
Ça fait tellement, que ça ne fait plus rien,
Ça fait tellement, que ça ne fait plus rien.
Bacovia* est hors de lui
Et rit en « u » et en « a »
Une ombre me maintient en vie
Et cette ombre, c’est toi,
Et cette ombre, c’est toi.
Des frémissements m’inondent
Dont je n’ai pas besoin.
Je t’en prie, ombre,
Redeviens un être humain.
Des frémissements m’inondent
Dont je n’ai pas besoin.
Je t’en prie, ombre,
Redeviens un être humain.
*George Bacovia (1881 - 1957), écrivain symboliste roumain.