Au crépuscule s'est évanouit le son des pas,
Les oiseaux se taisent.
Le soleil s'est retiré
Imperceptiblement des rives bleues.
J'allumerai un feu de camp sur le sable,
Les ombres reculeront dans l'immensité de la nuit.
La vaste nuit respire un vent chaud,
On ne t'attend pas ici, va-t'en, février,
Va-t'en, février, on n'a pas besoin de toi ici,
N'assombris pas de tempêtes le bleu de mes cieux.
Dans mon petit monde sont entrés le calme
Et le silence.
Je ne souffre plus
De cette tristesse incandescente.
Là où l'incendie atteignait les cieux,
L'herbe est dense et la forêt est fraîche.
Je t'appelais, j'étais dans le feu,
Mais j'avais alors besoin de tes frimas,
Mais maintenant, février, ce n'est pas ta saison,
Va-t'en, février, et emmène tes vents.
Ne laisse pas tomber tes flocons dans l'obscurité des eaux,
Je ne suis plus la même.
Il ne reste qu'un feu de camp
De cette mer de feu.
Mon feu de camp est seul. C'est dommage :
Tu as deux jours de retard, février.
La vaste nuit respire un vent chaud,
On ne t'attend pas ici, va-t'en, février,
Va-t'en, février, on n'a pas besoin de toi ici,
N'assombris pas de tempêtes le bleu de mes cieux.