Sur tous les chemins, qu'il pleuve ou qu'il vente,
je passe des jours et des nuits.
C'est la vie que j'ai choisie.
Et j'ai pour jardin,
la plaine qui change sa robe au retour des saisons
pour y faire des moissons—des moissons d'horizons.
Moi je n'ai pas de maison et malgré tout je crois—
oui je crois—que mon ami le tzigane
est un peu comme moi—comme moi.
Tzigane, tzigane, pareil à un oiseau de passage,
toi, tu es déjà loin quand revient le matin.
Tzigane, tzigane, nous sommes du même voyage—
sans peur des lendemains dans la main du destin.
Parfois je me dis qu'à force de suivre les routes
du monde au hasard, on ne va nulle part.
Mais je ne crois pas qu'il y ait une ville
où si je m'installais pour toujours,
je trouverai un jour le bonheur et l'amour.
Car tout au fond de moi-même, je sais qu'il faudra
que celui que j'amerai soit un peu comme moi—comme moi.
Tzigane, tzigane, pareil à un oiseau de passage,
Nous serons déjà loins aux lueurs du matin.
Tzigane, tzigane, nous sommes du même voyage
sans peur des lendemains jusqu'au bout du chemin—
sans peur des lendemains jusqu'au bout du chemin.