Pour moi, seule tu luis,
Ma lune dans la nuit,1
Comme un pin sous la pluie,2
Comme avril aujourd'hui.3
Nulle part il n'y a
D'autre pareille à toi,4
Ni au-delà des brumes
Ni des lointains d'écume.5
Le givre étreint les fils
Mais ce soir, sur la ville,6
Une étoile fragile
Resplendit, immobile ;7
Pour braver la tempête,
Pour que notre fillette
S'endorme bien au chaud
Au fond de son berceau.8
Le fleuve tourne et vire,
Regarde-le frémir.9
Tu peux te rembrunir,
Faire un signe et partir,10
Tu peux payer ton dû,
Sourire aux inconnus,11
Tu peux t'en aller, mais
Ne disparais jamais.12
1. Litt. : Tu es pour moi la seule, / Tout comme dans la nuit la lune.2. Litt. : Tout comme dans la steppe un pin.3. Litt. : Tout comme dans l'année le printemps.4. Litt. : Il n'y en pas d'autre comme toi, / Ni au-delà de quelque fleuve.5. Litt. : (au-delà de) pays lointains.6. Litt. : Dans le givre sont (pris) les fils (électriques), / Dans la pénombre les villes.7. Litt. : Mais voilà qu'une étoile s'est levée, / Pour briller à jamais.8. Litt. : Pour (nous) réveiller dans la tempête, / Pour (que nous) fassions le lit, / Pour (que nous) bercions toute la nuit / Dans (son) berceau (notre) fille.9. Litt. : Regarde cette courbe / Que décrit le fleuve.10. Litt. : Tu peux (m')ôter la tranquillité, / Tu peux faire signe de la main.11. Litt. : Tu peux en aimer d'autres.12. Litt. : Tu peux t'en aller tout à fait, / Mais (continue à) briller, à briller.