Tirez, je vous en prie, les double-rideaux bleus.
Infirmière, ne me prépare plus de drogues,
A mon chevet se trouvent mes trois créancières
Silencieuses : la Foi, l’Espérance et l’Amour.
Tu devrais leur ouvrir ta bourse, fils du siècle ,
Mais ta bourse plate te tombe des mains…
Ne sois pas triste, ne t’affliges pas, ma Foi,
Il te reste encore bien d’autres débiteurs !
Et je dirai aussi, tendrement et sans force,
Cherchant avec remord de mes lèvres ses mains
_Ne pleure pas, Ne t’afflige pas, o ma mère espérance, Il te reste encore des fils en ce monde !
Puis je tendrai vers l’amour mes paumes vides,
Contrit, j’entendrai sa voix :
_Ne pleure pas, Ne t’afflige pas, ma mémoire est vive,
Je me suis donnée toute entière en ton nom.
Quelles que soient les mains qui te caressent,
Quel que soit le feu qui te brûle étrangement,
A triple mesure, la médisance humaine
A payé pour toi …. Tu es pur à mes yeux !
Pur, pur, je suis couché dans les lueurs de l’aube
avant la naissance du nouveau jour...
Trois sœurs, trois femmes, trois juges charitables, ouvrent en ma faveur, un crédit sans limite.