Triste petit garçon vivant dans la rue
Les mains d'un voleur
Et l'esprit d'un rêveur
Évitant les flaques d'eau avec les pieds
D'un torero dans une arène
Il chante une vielle chanson andalouse
Et en suit le rythme en dansant,
Son manteau sale et rouge en guise de cape
La pluie tombant en trombes
Ressemble aux applaudissements
De centaines de gens
Il se sent libre comme l'air,
Libre comme les martinets
Autour de la cathédrale
Il s'agenouille en signe de reconnaissance pour sa célébrité
Il oublie toute sa douleur
Le petit toréador sous la pluie
Baigné par la lumière d'un arc-en-ciel rose,
Violet et bleu à l'extérieur de La Molina
Le trottoir réfléchi les néons,
Éclaire ce torero dans son arène
Il baisse les yeux vers ses vêtements,
Les imaginant décorés de
Paillettes, d'or et de brocart
Il s'agenouille et embrasse la bête,
Pas du tout effrayé,
Sachant que la mort ne le trouvera pas
Mais qu'un jour il fera peut-être face
Aux cornes du Diable
Sa jeunesse derrière lui
Brave garçon vivant dans la rue
Il n'est plus un voleur
Il n'est plus un rêveur
Il est debout devant la bête,
Un torero doré dans une arène
Il commence à tonner et à pleuvoir
En souvenir de ce jour
Où il a dansé comme un fou sur les ailes d'un rêve
Le sable se transforme en pluie
Là où, bientôt, son sang éclaboussera et se mélangera
Libre, libre comme un ange
Dans le ciel avec les martinets
Autour de la cathédrale
On ne le reverra plus jamais
Les rêves étaient tous vain
Là, le toréador est étendu sous la pluie
Petit toréador sous la pluie
Petit toréador sous la pluie