Tire, tire, tire l'aiguille, ma fille.
Demain—demain tu te maries, mon amie.
Tire, tire, tire l'aiguille, ma fille.
Ta robe doit être finie.
Sous tes doigts naissent des fleurs
faites de paillettes de diamants.
Le diadème d'orangers porte-bonheur
est entre les mains de ta maman.
Lai, lai, lai, lai, lai, lai.
Tire, tire l'aguille, ma fille.
Lai, lai, lai, lai, lai, lai.
Tire, tire l'aguille, ma fille.
Ta chambre est couverte de petits bouts de soie.
Le chat sur le tapis s'en donne à coeur joie.
Près du feu qui danse le fauteuil se balance
et berce ton père endormi.
Ta maman, sans dire un mot,
achève de plier ton trousseau.
Ton papa saura demain, après le bal,
qu'un mariage coûte bien du mal
Lai, lai, lai, lai, lai, lai.
Tire, tire l'aguille, ma fille.
Lai, lai, lai, lai, lai, lai.
Tire, tire l'aguille, mon amie.
La lumière de la lampe fume et chancelle.
Tes yeux se couvrent d'un rideau de dentelle.
Ne les laisse pas se fatiguer, mon amie,
demain, il faut être jolie.
Et quand l'orgue chantera,
lorsqu'enfin tu lui prendra le bras,
puissent des millions d'étoiles au fil des heures
semer votre route de bonheur.
Lai, lai, lai, lai, lai, lai.
Tire, tire l'aguille, ma fille.
Lai, lai, lai, lai, lai, lai.
Tire, tire l'aguille, ma fille.
Lai, lai, lai, lai, lai, lai.
Tire, tire l'aguille, ma fille.
Lai, lai, lai, lai, lai, lai....