Trois Bohémiens s'en vinrent frapper
insolemment à notre porte.
L'un chantait haut et l'autre bas
et le dernier dans le sabir des Gitans.
La maîtresse des lieux descendit
et enfila sa tenue de cuir
Et à la porte on entendit
"Elle est partie avec ce bon à rien de Bohémien"
Le seigneur ne revint que tard dans la nuit
et demanda des nouvelles de sa dame.
Et la jeune servante dit au seigneur
"Elle est partie avec ce bon à rien de Bohémien"
"Alors, sellez mon pur-sang blanc,
car le gros cheval n'est pas rapide
Et je chevaucherai à la recherche de ma mie
qui est partie avec ce bon à rien de Bohémien"
Alors il a chevauché d'Est en Ouest
et du Nord au Sud aussi
jusqu'à arriver sur une prairie,
et c'est là qu'il aperçut sa mie.
"Comment avez-vous pu quitter votre bon lit de plumes
et vos couvertures si douces ?
Comment avez-vous pu quitter votre nouvel époux
pour un bon à rien de Bohémien ?"
"Eh bien, peu m'importent mon bon lit de plumes
et mes couvertures si douces.
Ce soir je suis dans une grande prairie
dans les bras d'un bon à rien de Bohémien"
"Comment avez-vous pu quitter votre domaine
abandonner tout votre argent ?
Comment avez-vous pu quitter votre seul époux
pour un bon à rien de Bohémien ?"
"Eh bien, peu m'importent mon domaine
et tout mon argent.
Je leur préfère les lèvres jaunies du Gitan,
je pars avec ce bon à rien de Bohémien"