Je vais me lever et partir sans tarder... partir pour Innisfree...
Pour bâtir là-bas une cabane... de paillis et de terre...
Avoir neuf rangs de haricots... être par les abeilles nourri
Et vivre seul en leur bourdonnante clairière...
Et je trouverai la paix là-bas
car la paix y retombe avec lenteur,
des voiles de l'aube basse
sur le chant des grillons.
Là-bas, où minuit même est lueur
et midi pourpre lumière
Et, le soir, vols de linottes à foison...
Je vais partir enfin car toujours, nuit et jour,
J'entends ce lac qui bat sur ses rives, son bruit sourd :
Que je sois sur les routes, les trottoirs aux grises couleurs,
Je l'entends là, au tréfonds de mon coeur...