La vie, ma vie, ta vie, notre vie
Se lever de bonne heure
Au chant du coq, avec le pilon qui résonne
Et le gâteau de maïs encore fumant
C’est bien moi
Qui dès l’aube sous la pluie
Part travailler sous les insultes du contremaître
Tout en espérant finir un jour
Avec ma précarité
C’est bien triste
Si tôt levé, voir ses enfants affamés
Et se mettre en route vers le sud
Les pieds meurtris par les routes caillouteuses
La poussière cautérisant les plaies,
Arrivé en ville à bord du bus de Djémi
Les enfants me poursuivent en se moquant
« Eh toi l’homme des champs !
Pantalon trop grand, pieds nus ! »