Un soir, les voyous de Marseille
M'ont fait goûter à leurs bouteilles
Au fond d'un bistrot mal famé
Où j'attendais pour m'embarquer
Ils m'ont raconté leurs voyages
Et de bastringue en bastingage
Ils m'ont saoulé de tant de bruit
Que je ne suis jamais partie
Marseille, tais-toi Marseille
Crie pas si fort
Je n'entends pas claquer
Les voiles dans le port
Et puis, je vais dans les agences
Voir tous les bateaux en partance
C'est fou, je connais leurs chemins
Mieux que les lignes de ma main
Adieu les amours en gondole
Les nuits de Chine, les acropoles
La terre de France à mes souliers
C'est comme des fers bien verrouillés
Marseille, tais-toi Marseille
Crie pas si fort
Que j'entende claquer
Les voiles dans le port
Je vends mon histoire aux touristes
On fait de l'argent quand on est triste
Les escudos et les dollars
Y a rien d'meilleur pour le cafard
Oui, mais je garde dans ma poche
Un vieux billet qui s'effiloche
C'est tout mon rêve abandonné
Je ne veux pas le déchirer
Marseille, tais-toi Marseille
Tu cries trop fort
Je n'entends plus claquer
Les voiles dans le port
Marseille, tais-toi Marseille
Crie pas si fort
Que je puisse rêver
Que je quitte ton port