Vendeuse de glaces
Boulevard de la plage
Sous sa bâche, elle était belle
Un sourire un peu triste
J'ai senti, fraise-cassis
Que j'pourrais tailler la zone avec elle
Le soir sur les falaises
On est allé, vanille-fraise
Saluer le soleil sur son trône
En m'enlaçant elle m'a dit :
« Vendre des glaces m'ennuie
On laisse tout ; on taille la zone »
Dans mon deux pièces à Paris
Elle répétait toutes les nuits
« On reste pas dans l'Hexagone »
J’lui disais « Laisse-moi faire
Je règle quelques affaires
Après c'est sûr, on taille la zone »
Moi, l’bureau, l'ordinateur
Et1, mon aspirateur
Sses catalogues de mobil-homes
Je savais qu’c'était minable
J’me suis abonné au câble
On taillait pas vraiment la zone
Elle me disait « Déconne-pas, déconne pas
On va pas rester comme ça !
Je veux les prairies, les fleurs jaunes
On va pas faire comme les gens
Vivre à cause de l'argent
On laisse tout on taille la zone »
Elle rêvait de voyages
De bagages, de paysages
Les grosses Harley avec les chromes
Moi, mon portable et mes calmants
Mon plan d'épargne-logement
Notre amour taillait la zone
Je m’suis réveillé une nuit :
Marchande de glaces partie
J'avais perdu mon petit Kim cône
Y a plein d’filles sur la terre
Mais quand j’vois une planisphère2
J'ai le cœur qui taille la zone
1. ou potentiellement « elle »2. en bon français, ce serait « un planisphère »