Réveillez-vous, Italiens, bonnes gens,
Chez nous, l'arnaque est énorme et bien organisée
Travail intermittent et un seul émetteur (ou donneur d'ordres - committente - ou émetteur de billets)
Même pour l'air pur, il faut payer
Mais dans les rues, on est content de se faire voir
Avec la super marque de sa chemise neuve
Personne ne t’écoute,
Tu causes pour des prunes
Ils n’ont la tête qu’à leur prochaine mensualité.
Monnaies pesantes d’or fondu
Ce pays s’est endetté
Monnaies de plomb monnaies d’argent
(Qui) sont restées sur le trottoir
Et la poésie, qui est chose légère
(S’est) perdue dans le vent, s’est faite prière
On dépense de la lumière, et on passe la cire
Sur le silence causé par cet enfer.
Et tous vont et viennent comme les moutons de Panurge
Sous les préceptes de l’église-mère
Faisant la queue dans les processions
Faisant la queue dans les communions
Faisant la queue avec l'enveloppe des courses.
Et Giovanni est tout seul à gueuler dans la rue :
Arrêtez-vous, parlons de poésie
Mais tous continuent leur chemin,
Tout en comptant leurs espèces
Et menaçant d’appeler la police.
Monnaies pesantes d’or fondu (idem)
(...) Et la poésie, qui est chose légère,
S’est perdue dans le vent, est devenue un enfer
On dépense de la lumière, et on passe la cire
Sur le silence de cette prière.