Sous les arbres mauves
une nuit mauvaise
j’allais contre le froid
Tous ceux que la faim faisait doucement gémir
tous ceux qui laissaient tomber les bras
guettaient dans l’ombre
ils étaient là près de moi
Leurs yeux trop grands étaient des menaces
j’avais honte de savoir marcher
et une lumière plus douce que la neige
me tirait
Tu ne me quittais pas
tu dormais
et ta vie était cette nuit
que je respirais
Je savais par mes yeux,
mes mains, mes pas
que tout s’effaçait,
qu’il n’y avait plus que la terre
que la terre
et toi.