Les soeurs de la Miséricorde* ne sont pas parties, n'ont pas disparu.
Elles étaient là à m'attendre quand je me croyais en bout de course.
Elles m'ont offert leur réconfort, puis m'ont inspiré cette chanson
Je souhaite que tu les croises, toi qui vadrouilles depuis si longtemps.
Toi qui t'obliges à fuir tout ce qui t'échappe
Ta famille d'abord, puis bien vite tout ce qui effleure ton âme.
Moi aussi, j'ai connu cette galère, je sais comme on s'y prend au piège :
Que tu te sentes fautif, et la solitude te fait croire que c'est toi qui as péché.
Elle se sont étendues près de moi, je leur ai fait ma confession.
Elles ont posé leurs mains sur mes yeux, j'ai touché la rosée de leur calice.
Si ta vie est une feuille que les saisons délient et réduisent en poussière,
Elles t'uniront par leur amour, vert et gracieux comme une tige de fleur.
Quand je suis parti, elles dormaient, je te souhaite de bientôt faire leur rencontre.
N'allume pas la lumière, il suffit de la lune pour savoir leur adresse.
Je ne serai pas jaloux si j'apprends qu'elles ont adouci ta nuit.
Nous n'étions pas des amants de fortune, et ce serait très bien quand même.
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* De la Miséricorde : avec article et majuscule : à l'origine cette appellation désigne un ordre religieux féminin fondé à Dublin en 1841 (voir Wikipedia). Catholique donc, mais surtout implanté dans les pays anglo-saxons, semble-t-il. L'ambiguïté du texte (où ces femmes agissent entre prostituées au grand coeur et bonnes soeurs) valait de ne pas être trahie.