Ces temps-ci, ma vie ressemble à des vieux clichés,
à une scène d'un mauvais film qui n'en finirait pas,
avec des dialogues du genre « Le temps passe tellement vite »
ou « C'est quand ils sont partis qu'on les regrette ».
C'est drôle comme ces vieux clichés sonnent juste.
Je n'aurais jamais cru qu'il me manquerait, et pourtant...
Mon père est mort cet été, et tout ce qu'il a laissé
ce sont des bouts de papier avec quelques rimes.
Je les ai lus et j'ai senti quelque chose se briser en moi,
et j'ai crié, furieux, « Mais c'est trop tard, trop tard ! »
Il doit forcément rester autre chose1.
Il doit forcément rester autre chose.
Lui et moi, on a toujours été des étrangers, à la recherche
de quelqu'un d'autre : moi d'un héros, lui d'un ami.
Alors pendant que je cherchais mon père, lui cherchait son fils.
Et étrangers l'un à l'autre nous le sommes restés jusqu'à la fin.
Mais l'homme qui a mis son cœur dans ces rimes,
je sais qu'il aurait pu être un de mes amis.
Mon père est mort cet été, et tout ce qu'il a laissé
ce sont des bouts de papier avec quelques rimes.
Je les ai lus et j'ai senti quelque chose se briser en moi,
et j'ai crié, furieux, « Mais c'est trop tard, trop tard ! »
Il doit forcément rester autre chose.
Il doit forcément rester autre chose.
Alors je reste là où il a vécu et où il est mort, et les fantômes dansent autour de moi dans les ombres qui s'allongent au mur.
Et dans cette pièce sombre et vide on pourrait croire
qu'il n'a même jamais vécu.
Mais les petits bouts de papier dans ma main sont la preuve
qu'il a vécu pour moi - en tant qu'homme et en tant que père.
Mon père est mort cet été, et tout ce qu'il a laissé
ce sont des bouts de papier avec quelques rimes.
Je les ai lus et j'ai senti quelque chose se briser en moi,
et j'ai crié, furieux, « Mais c'est trop tard, trop tard ! »
Il doit forcément rester autre chose.
Il doit forcément rester autre chose.
1. lit. "il doit forcément y avoir quelque chose de mieux", mais je pense que c'est la même idée