Quand la vague m'amènera à la plage des morts
Ce sera peut-être l'heure de faire l'ultime examen
De la poignée de souvenirs que les sens auront volés
A chacun des instants qu'aura duré le chemin,
Quand la vague m'amènera à la plage des morts.
Je dirai adieu à la plaine qui m'a vu enfant
Et à ce haut clocher de mon village, poussiéreux,
Dressé vers le ciel, vigilant, toujours attentif,
Tramontane du nord ou tempête de l'est,
Et à ce haut clocher dressé vers le ciel
Je dirai adieu aux amours qui m'ont accompagné,
Tant s'en faut qu'elles aient été ombre, lumière, douleur ou joie,
Car toutes m'ont enseigné l'art d'aimer.
Si j'avais de la force dans mon corps, je les embrasserais à nouveau,
Si j'avais de la force dans mon corps, je les embrasserais à nouveau.
Je dirai adieu aux compagnons qui sont mon pays
Citoyens d'un vaisseau avec des désirs comme outils,
Et, avec l'adieu, le désir d'un voyage heureux,
Avec l'envie de celui qui ne pourra pas le suivre,
quand la vague m'amènera à la plage des morts,
je dirai adieu aux compagnons qui sont mon pays.