Comme le fruit tombé sans avoir pût mûrir,
La faute à l'homme, la faute au vent…
Comme l'homme qui sait en se voyant mourir
Qu'il n'aura plus jamais de temps.
Un jour de plus il aurait pût chanter
Faute au destin, faute à la chance,
Faute à ses cordes qui c'étaient cassées
Son chant s'appellera silence
Il peut toujours le commencer,
Nul ne viendra jamais danser…
Nul ne le reprendra en chœur
Il n'aura jamais rien finit
A part, cette blessure au cœur
Et cette vie…
Pourquoi, j'voudrais savoir pourquoi, pourquoi,
Elle vient trop tôt la fin du bal?
C'est les oiseaux, jamais les balles
Qu'on arrête en plein vol.
Comme ces disputes commencées le soir
Faute à la nuit, faute à l'alcool
Et dont il ne restera rien plus tard
Que quelques mégots sur le sol
Il aurait tant voulu frapper pourtant
Faute au couteau faute à la peur
Il n'aura faire aucun combat au sang
Juste le temps d'un peu de sueur
Lui qu'aurait voulu tout savoir
Il n'aura même pas put tout voir…
Lui qui avait l'amour aux corps
Pour la seule qu'il aurait gardée
Il a rendu sa barque au port
Sans l'embrasser, sans la toucher, juste y penser jusqu'à la mort!
Pourquoi, j'voudrais savoir pourquoi, pourquoi,
Elle vient trop tôt la fin du bal?
C'est les oiseaux, jamais les balles
Qu'on arrête en plein vol.
Il écrivait comme on se sort d'un piège
Faute au soleil, faute aux tourments
Mais comme il prenait pour papier la neige
Ces idées fondaient au printemps…
Et quand la neige recouvrait sa page
Faute à frimas, faute à l'hiver
Au lieu d'écrire il essayait courage
D'attraper les flocons en l'air
Mais aujourd'hui il est trop tard
Il n'aura pas pris le départ…
Et son souvenir ne sera
Que la chanson d'avant la lute
De l'évadé qui n'aura pas
Atteint son bute
Pourquoi, j'voudrais savoir pourquoi, pourquoi,
Elle vient trop tôt la fin du bal?
C'est les oiseaux, jamais les balles
Qu'on arrête en plein vol.