Pourquoi les femmes sont-elles devenues méchantes
C’est qu’à la fois les hommes se sont tus
C’est bien la poésie qu’on tue
Sur une route en pente
Mais nous voulions déjà des chemins inconnus
De ces brûlures possibles que l’on touche à mains nues
La main serrée
De tout ce qui entre nos bras devait être serré
Serré, serré, serré, serré
Nous pouvions à l’époque croiser des ingénues
Dont les cheveux au vent et dont les genoux nus riaient de ces désordres
De ces jeux, de ces lèvres fallait m’en remettre
Pourquoi les femmes sont-elles devenues méchantes
C’est qu’autour d’elles personne ne s’en soucie
Ou bien tout le monde fait comme si
Oublie ces entrejambes si gentiment
Serrés, serrés
Alors l’enfant leur dit de ne pas s’égarer
Chaque chose a sa loi
La moindre abeille se doit à son bourdon
Comme l’aiguille tourne à la montre du temps
Que l'été, le printemps
Que l’hiver, que l’hiver
De son œil de verre voit la même saison
Attend floraison comme la mer son…
Mésange s’envolait pour construire sa maison
Pour construire…
Pourquoi les femmes sont-elles devenues cruelles
Comment cette brassée d’orties finira t’elle
Qui pique, envahit tout
Qu'aucun produit ne tue
Dis-moi petit enfant qui passe, le comprends-tu ?
Pourquoi de cet ancien sourire au monde
Faire la grimace ?
Tandis que de partout les poings se serrent, se serrent, se serrent
Alors l’enfant répond : en la nature l’abeille respecte le bourdon
Les abeillons de même
Et tous les cigalons
Jusqu’au petit garçon qui vient dire à sa mère
Ce que tu fais est mal !
Mon père n’est pas un animal
L’équilibre s’installe sur notre tartine
Comme un peu de miel
Que les jours t'illuminent
Pourquoi les femmes sont-elles devenues méchantes
Et l’on découvre un homme seul sur un banc
Il n’a pour tout refuge que son caban
On lui jette des miettes, détourne le regard
Se souvient-il de ce qu’il fut dans un lointain passé
Touché, connu
Le monde a des paradis antiques
Les amours évoluent
Que de ses deux paumes
Il maintenait serrées, serrées, il maintenait…
Avec le maître nous apprenions
À user du bonheur
Quand quelqu’un dans la classe a demandé
Pourquoi les femmes sont-elles devenues dévergondées
Qu’à la fois les hommes se sont tus
Et puis ce maître que nous adorions
A dû s’agenouiller, a dû s’agenouiller
Dans la cour, dans la cour au-delà du préau
Agonisait le dernier marronnier
Que les cimes fendre, fendre, que les cimes défendre
Il a bien sûr fallu que je m’étende
Tout bourdonnait dans mes oreilles et j’ai fermé les yeux
Pourquoi avant était-ce à ce point merveilleux ?
Les femmes il fallait encercler
Comme ces petits poissons dans l’eau de nos petits filets
Les ramener vers le bord, auxquels nous parlions
Que dissimulait l’arrière, que dissimulait l’arrière d’un galion
La foule ou d’autres choses
Mais tout était doux, tout était rose
Pourquoi les femmes sont devenues tout autre chose
Et qu’avec elles le reste s’est asséché
Dans le fond de nos verres, dans le fond de nos verres
Pourquoi les femmes sont devenues d’autres choses
Tout autre chose... D'autres choses...