Les p'tites filles précieuses des grandes familles
N'aiment pas du tout se lever tôt le matin,
Grave est le problème, avant qu'elles se maquillent.
En moins d'trois heures faut prendre un bain et se faire les mains
Elles mangent un p'tit toast du bout des lèvres,
Avant d'aller courir les magasins,
Voir les collections, les tableaux, les orfèvres.
C'est fatigant ; c'est éreintant, ça c'est certain...
Tandis que moi, qui ne suis rien
Qu'une petite fille de français moyen.
Quand je travaille, oui je me sens bien.
Et la fortune viendra de mes mains !
Elles commandent toujours la p'tite voiture
Qui vient de gagner le rallye le plus connu,
Mais ne leur parlez pas surtout de littérature,
Car elles savent tout du dernier livre qu'elles n'ont pas lu.
Elles vont voir toutes seules des films étranges
Auxquels personne ne comprend jamais rien,
Elles abordent gaiement car rien ne les dérange,
La dialectique, la politique et l'Art ancien...
Tandis que moi, qui ne suis rien
Qu'une petite fille de français moyen
J'apprends chaque jour, en m'amusant,
Que l'expérience vient avec le temps
Leur esprit
S'épanouit
Que c'est bon quand l'existence est compliquée !
Dans la vie,
Elles s'ennuient :
Tant d'amis et pas un seul sur qui compter...
Tandis que moi qui ne suis rien
Qu'une petite fille de français moyen,
J'ai peu d'amis, mais je sais bien
Qu'ils sont tous là quand j'ai du chagrin
Les p'tites filles précieuses des grandes familles
Sont courtisées par des jeunes gens guindés,
Elles sont attirées, bien sûr par ce qui brille
Et c'est pourquoi elles n'ont toujours que des regrets
Tandis que moi, qui ne suis rien
Qu'une petite fille de français moyen
J'aime un garçon sans prétention
Et près de lui je me sens si bien
Tandis que moi, qui ne suis rien
Qu'une petite fille de français moyen
J'aime un garçon sans prétention
La vie est simple quand on s'aime bien
La vie est simple quand on s'aime bien...