Je voyais en rêve
Les fleurs mourir dans le feu,
Les légers pétales de cendre
Se désagréger.
Les flocons de cendre, la neige de cendre
L'air chaud les emporte dans l'air.
Ce n'est qu'ainsi qu'ils vont jusqu'au paradis,
Brûlant jusqu'à la plus légère cendre.
C'était une brûlure accidentelle
Et la terre s'est dérobée de sous nos pieds.
Tu es cendre, je suis cendre.
Nos amis sur le rocher, morts de chagrin,
Nous disperseront dans la mer.
Tu es cendre, je suis cendre.
Je voyais cela en rêve:
Le papier meurt dans le rêve,
Les lettres sans défense volent
Dans l'enfer palpitant rouge et jaune.
La cendre est à jamais pour eux,
L'étoile apparaît trop tôt
Dans les lambeaux calcinés des ceux.
Mais pourquoi suis-je encore ici?
C'était une brûlure accidentelle
Et la terre s'est dérobée de sous nos pieds.
Tu es cendre, je suis cendre.
Nos amis sur le rocher, morts de chagrin,
Nous disperseront dans la mer.
Tu es cendre, je suis cendre.
Tout est à sa place : les fleurs et l'herbe,
Tu t'es consumé, je suis restée en vie.
J'apprends à être triste en souriant.
Il y a beaucoup trop d'histoires tristes,
En se ramifiant et en se croisant,
Elles mènent toutes au crématorium.
C'était une brûlure accidentelle
Et la terre s'est dérobée de sous nos pieds.
Tu es cendre, je suis cendre.
Nos amis sur le rocher, morts de chagrin,
Nous disperseront dans la mer.
Tu es cendre, je suis cendre.