Mon père, qui n’est déjà plus au village.
Mon père, que peut être un jour, très discrètement, j’aimais.
Mon père qui est parti, par le chemin, sans envies.
Mon père, que peut être un jour, très discrètement, j’aimais.
Par le sang si vaillant qui court dans mes veines,
par les traits de ton visage qui s’effacent...
Comme le cri qui noie ma poitrine,
mon père !
Par la cicatrice qui te divisait entièrement le ventre,
Mon père !
Par les secrets de l’oignon dans les doigts de ma mère,
Mon père !
Par les soirées blêmes dans la cuisine de la maison,
Mon père !
Par les rêves qui devaient être les tiens
se glissant par l’évier...
mon père, par mes frères
se glissant par l’évier...
Que te retrouve la mémoire,
la mémoire du père et du fils,
la mémoire, la vieille chatte,
la mémoire, oh, mon père.
Par les liens qui m’unissent à tes noms,
tes mains et ton crâne rond,
et ton rire que je n’aimais...
Quand je voulais seulement aller cueillir
mon père !
du fenouil, passé le pont des rouges,
mon père !
Qu’elle trouve intactes mes peines,
mon père !
peines de petite fille de sept ans,
mon père !
Je trouve intactes, mon père,
ton histoire et la mienne,
mon père, ensemble, s’aimant,
ton histoire et la mienne...
Coq, poule ou poussin, mon père ?
Coq, poule ou poussin, mon père ?
Comme jamais nous n’avons pu être,
comme jamais elles ne pourront être maintenant,
Comme jamais nous n’avons pu être,
comme jamais elles ne pourront être maintenant,
Comme jamais nous n’avons pu être,
comme jamais elles ne pourront être maintenant,
Comme jamais nous n’avons pu être,
comme jamais elles ne pourront être maintenant...
Coq, poule ou poussin, mon père ?
Coq, poule ou poussin, mon père ?
mon père...
Mon père, qui n’est déjà plus au village...