À Praça da Figueira, ou à Jardim da Estrela1
La châtaigne brûle dans un poêle
Au coin de l'automne, au coin de l'hiver
L'homme des châtaignes est éternel
Il est sans feu ni lieu, ni toit
Et il crit comme un défi
C'est une cartouche grisâtre, sa vie
Et si ça ne tue pas la faim, ça tue le froid
Une brouette qu'il pousse
Un chapeau bosselé
Sur la poitrine une châtaigne qui ne brûle pas
Il a la pluie dans les yeux et l'air fatigué
L'homme qui annonce des châtaignes en fin de journée
Au pied d'une lampe, le jour s'achève
Voix rauque avec un gout âcre de pauvreté
Il proclame des morceaux d'allégresse
Et dans la nuit il va dormir avec la tristesse
Qui les veut chaudes et bonnes, très chaudes?
Qui craquent grises sur le feu
Qui les veut chaudes et bonnes, très chaudes?
Ceux qui les achètent apportent plus de chaleur chez eux
Qui les veut chaudes et bonnes, très chaudes?
Qui craquent grises sur le feu
Qui les veut chaudes et bonnes, très chaudes?
Ceux qui les achètent apportent plus de chaleur chez eux
La douleur que porte sur le besoin ambulant
Il parcourt la ville toute la journée jusqu’à très tard
C'est comme celui qui pousse l’automne en avant
C'est comme s'il poussait le brouillard
Qui connaît le malheur de son fatalité
Celui qui regarde l'homme des châtaignes
Personne n'a jamais pensé que just à côté
Brûlent dans le poêle, des grandes peines
Qui les veut chaudes et bonnes, très chaudes?
Qui craquent grises sur le feu
Qui les veut chaudes et bonnes, très chaudes?
Ceux qui les achètent apportent plus de chaleur chez eux
Qui les veut chaudes et bonnes, très chaudes?
Qui craquent grises sur le feu
Qui les veut chaudes et bonnes, très chaudes?
Ceux qui les achètent apportent plus la chaleur chez eux
1.
Deux places dans le centre-ville de Lisbonne