Sombre mouillage où s'échouent
des bateaux qui pour toujours resteront à quai,
ombres qui grandissent dans la nuit des douleurs...
naufrage d'un monde qui a perdu son âme...
Ponts et cordages où le vent vient hurler
navires charbonniers qui jamais ne lèveront l'ancre...
sinistre cimetière de bateaux qui en mourant
rêvent encore qu'ils prennent la mer...
Brouillard du Riachuelo
ancré dans ma mémoire
je continue d'attendre
brouillard du Riachuelo
de cet amour, pour toujours
tu m'éloignes.
Elle ne revint jamais
jamais je ne la revis
plus jamais sa voix
n'a murmuré mon nom près de moi...
cette même voix qui dit : adieu.
Rêve, marin, de ton vieux brigantin,
bois tes regrets dans ton bistrot silencieux,
il pleut sur le port, alors que ma chanson
pleut lentement sur ton désespoir...
Ancres qui jamais, jamais plus de seront levées
plat-bord des bacs sans plus d'amarres à larguer...
Triste caravane sans destin ni illusion,
comme un bateau dans une bouteille, dans un troquet
Brouillard du Riachuelo
ancré dans ma mémoire
je continue d'attendre
brouillard du Riachuelo
de cet amour, pour toujours
je m'éloigne.
Elle ne revint jamais
jamais je ne la revis
plus jamais sa voix
n'a murmuré mon nom près de moi...
cette même voix qui dit : adieu.