Nos rivières sont pauvres en eau,
A nos fenêtres ne transparaît pas le jour,
Notre matin ressemble à la nuit,
Et la nuit, eh bien, elle est pour moi...
En regardant le miroir liquide des flaques d'eau,
L'horloge, debout depuis un demi-siècle,
Le drapeau, embrassé jusqu'à la corde,
Je donnerais la moitié de mon royaume pour un cheval.
Joue, ma chanson triste.
Joue... Joue...
Commandants des armées des années,
Nous perdions à la bataille jour après jour,
Et quand nous allumions le feu,
La pluie éteignait notre feu.
Nous restons assis, Gros-Jean comme devant,
Et nous interrogeons l'avenir sur la rose des vents,
Mais quand vient le temps de se lever,
Nous restons assis là à attendre.
Joue, ma chanson triste.
Joue... Joue...