Syllabe douce posée sur tes lèvres
Pour une seconde, le temps d'un rêve
Tendre et lucide, le souffle sourd
Sublimant la langueur des courbes
J'attends l'automne, je sens son odeur
Entre les miens, au chaud dans leurs peurs
Englué de sèves, attaché à leurs pensées
À l'abri loin du monde en couleurs
J'attends qu'on se lasse
Pour enfin briser les liens
J'attends qu'on me lâche
C'est pour mon bien
Je regarde au loin les cimes en hauteur
Fixe des yeux la lune, sa blancheur
J'allonge mes membres, retiens ce qui me déplaît
J'attends le soir que cède la rumeur
J'attends qu'on me lève
Pour profiter de l'air enfin
J'attends qu'on me dresse
Pour mordre la main
J'attends l'automne, je sens son odeur
Entre les miens, au chaud dans leurs peurs
Je brûle dans le vague, cent millions de bouts de moi
Perdus dans la flamme, retiens-moi