Le temps s'est arrêté entre conte et réalité
Je me tiens sur des dalles froides, recouvertes de poussière d'étoiles
Un pont au-dessus d'une baie brumeuse, un sentiment familier jusqu'à la douleur
Je ferme les yeux et je fonds, je tombe dans l'apesanteur
La mer rêve de tempête, l'herbe molle rêve de rosée
Le vent livre rêve d'ailes et de voiles
Et il n'y a que moi qui ne peut pas m'endormir, je suis aujourd'hui prisonnière
De souvenirs aigres-doux qui me ramènent à ce printemps
Malgré le froid
Les pousses renaissent
La lune croît
Et les rêves traversent les années
Les marées
Les averses d'avril
Je voudrais qu'il en soit toujours ainsi
Les sons et les couleurs ont jailli en un torrent irrépressible
Et le point de fuite de la tension des fibres nerveux est détruit
Des rafales d'une force extraordinaire m'empêchent de me tenir
Ils m'arrachent du sol en violant la loi de la gravité
Des kilomètres d'herbe non-coupée
Le feu de camp s'enflamme
Les rayons de miel se remplissent,
Le vin déborde
Et les fils des routes s'entrelacent
Dans un collier de nuits blanches
Juste afin que je puisse un jour
M'endormir sur ton épaule
Le bruissement de pages froissées,
Un océan illimité,
Ton coeur à l'intérieur,
Je sens chaque coup
Le doux murmure et le cri
Le rythme de l'intonation
Je voudrais qu'il en soit toujours ainsi
Le temps s'est arrêté
Entre conte et réalité
Je me tiens sur des dalles froides,
Recouvertes de poussière d'étoiles
Un pont au-dessus d'une baie brumeuse,
Un sentiment familier jusqu'à la douleur
Je ferme les yeux et je fonds,
Je tombe dans l'apesanteur
Les volcans sommeillent dans la légère brume
Les nuages se noient dans l'eau
Le monde immense est empli de mystères,
Reflété dans tes pupilles,
Et je ne peux à nouveau pas m'endormir
Je suis à jamais prisonnière
Toutes les routes, au final,
Retournent à ce printemps
Malgré le froid
Les pousses renaissent
La lune croît
Et les rêves traversent les années
Les marées
Les averses d'avril
Je voudrais qu'il en soit toujours ainsi