Chère Miruna, je te dis en murmures
Que j’aime ta chemise de nuit
Mais, encore plus, j’aimerais te faire savoir
Laisse-la moi en souvenir,
Laisse-la moi en souvenir.
Incroyablement belle, tu dormais une nuit douce
Tu souriais dans ton sommeil, et moi je veillais
pour ne pas te réveiller, tourmenter tes rêves,
Mais je voulais aussi t'enlever ton maillot de bain,
Pour t’admirer avec et sans maillot de bain.
Dans le Jardin Botanique,
un dimanche,
elle se promène.
Nous nous sommes photographiés
Avec une vieille caméra
automatique.
Un célèbre et bon compagnon de fac
a dit qu’elle avait le jean troué à l’arrière
Tu es venu à la maison lorsqu’il pleuvait dehors
Avec le bus quatre-vingt-neuf,
Blonde et triste, comme tu nous avais plu.
Avec un chapeau de paille au ruban mauve,
Tu es sortie du bâtiment de la rue Snagov,
Aisément, tu t’es dirigée vers l’avenue Moșilor pour t’acheter
une blouse en pied-de-poule de chez Bucur Obor,
une blouse en pied-de-poule de chez Bucur Obor.
En venant du travail,
elle s’est achetée
une pochette jaune.
Elle est entrée dans les magasins,
s’est achetée
une longue jupe fleurie.
Chère Miruna, cela a quel sens de t’acheter toutes ces choses ?
Tu dépenses une somme d’argent trop importante.
De fait, tu sais très bien ce que je te disais l’autre soir, en murmures :
« J’aime ta chemise de nuit
Mais, encore plus, j’aimerais te faire savoir
Laisse-la moi en souvenir,
Laisse-la moi en souvenir. »
Maintenant tu me regardes sur une photo dentelée
Autrefois tu avais les nerfs, mais aussi les lèvres brûlantes,
Et j’entendais comme tu t’écriais entre les murmures :
« Où est ma chemise de nuit ?
Où est ma chemise de nuit ? »
Elle est chez moi, ta chemise de nuit !
Elle est chez moi, ta chemise de nuit…
Je pleure pour ta chemise de nuit,
Je pleure pour ta chemise de nuit,
Je pleure pour ta chemise de nuit…