Croire à l’éternité est difficile,
il suffit de ne plus y penser et vivre.
Et se demander quel sens ça a est inutile
si un jour tout ceci finira.
Retrouver une sens à cet absurde contresens
est seulement la plus stupide des folies.
Si je n’y pense plus, je me sens bien.
Je regarde une série à la télé et je me sens bien.
Je lis un journal, je m’allonge à la mer
et je prends ma vie comme elle vient.
Si je n’y pense plus, je me sens bien.
Qu’en sera-t-il
des nombreuses promesses des amants,
de tous mes regrets,
de l’amour et de la cruauté ?
Qu’en sera-t-il
des rêves dans les tiroirs,
les pauvres petits,
des grands amours perdus
quand ce temps finira ?
Si je n’y pense plus, je me sens bien.
Je me réveille tôt le lundi et je me sens bien.
Les rues bondées quand c’est Noël,
peut-être que ce n’est rien de spécial,
mais tout ceci me fait me sentir bien.
Si je n’y pense plus, je me sens bien.
Si je suis au téléphone avec toi, je me sens bien.
Les baisers en courant, les collants en filet, les invitations à diner pour faire l’amour,
me sentir belle me fait me sentir bien.
Qu’en sera-t-il
des après-midis au fleuve enfant,
des yeux de ma mère
quand ce temps finira ?
Si je n’y pense plus, je me sens bien.
Si je fais ce qui me va, je me sens bien.
Dansons un tango sur la neige,
je ne pense à rien et tout m’appartient.
Et plus je ne pense pas et plus je me sens bien.
Et ne plus penser à quoi dire,
me sentir libre de moi-même, comme les enfants,
rester nus, se laisser aller
e ne pas avoir peur de vieillir,
tout caresser et être bien.
Peut-être qu’elle est ici toute ma vie,
quasi élémentaire, simple.
Rire n’est pas difficile
si tu cueilles le positif1de chaque jour
et tu aimes toujours jusqu’au bout.
Maintenant, je veux vivre comme ça.
1. Littéralement : « Si tu cueilles le bon... »