Je suis née ce matin,
je m’appelle Mercy,
au milieu de la mer
entre deux pays, Mercy.
C’était un long chemin et Maman l’a pris.
Elle m’avait dans la peau, huit mois et demi.
Oh oui, huit mois et demi.
On a quitté la maison, c’était la guerre.
Sûr qu’elle avait raison, y avait rien à perdre.
Oh non, excepté la vie.
Je suis née ce matin,
je m’appelle Mercy.
On m’a tendu la main
et je suis en vie.
Je suis tous ces enfants
que la mer a pris.
Je vivrai cent-mille ans.
Je m’appelle Mercy.
S’il est urgent de naître,
comprenez aussi
qu’il est urgent de renaître
quand tout est détruit, Mercy.
Et là devant nos yeux y avait l’ennemie,
une immensité bleue peut-être infinie,
mais oui, on en connaissait le prix.
Surgissant d’une vague, un navire ami
a redonné sa chance à notre survie.
C’est là que j’ai poussé mon premier cri.
Je suis née ce matin.
Je m’appelle Mercy.
On m’a tendu la main
et je suis en vie.
Je suis tous ces enfants
que la mer a pris.
Je vivrai cent-mille ans.
Je m’appelle Mercy.
Derrière les sémaphores,
serait-ce le bon port ?
Que sera demain,
face à face ou main dans la main ?
Que sera demain ?
Je suis née ce matin.
Je m’appelle Mercy.
Merci, merci, je vais bien merci.
Merci, merci, je vais bien merci.
Merci, merci, je vais bien merci.
Merci, merci, je vais bien merci.