Entre l'Espagne et l'Italie
Au bord de la mer plus jolie
Il est une ville fleurie
Où je dois revenir bientôt !
Ainsi, le soir au clair de lune,
Tout en haut de la grande hune
Chantait en rêvant à sa brune
Un jeune marin d'Ajaccio :
Maritza,
Aux grands yeux de douceur et de rêve
Loin de toi
Les journées trop longuement s'achèvent !
Pour toujours
En mon cœur je garde ton amour !
Et le flot lui répondait tout bas :
Maritza !
Je nous revois près de l'église
Sur le vieux banc de pierre grise
Le soir où tu fus ma promise
Échangeant des baisers très doux !
C'est là qu'en rentrant de voyage
Se fera notre mariage
Si beau que dans le voisinage
Tout le monde en sera jaloux !
Maritza,
Aux grands yeux de douceur et de rêve
Loin de toi
Les journées trop longuement s'achèvent !
Pour toujours
En mon cœur je garde ton amour !
Et le flot lui répondait tout bas :
Maritza !
Mais soudain la mer est méchante,
Sournoisement, tandis qu'il chante
Au loin s'avance la tourmente
Qui fait périr le matelot.
Contre l'océan qui fait rage
Le marin lutte avec courage,
Mais le navire a fait naufrage
Le voilà perdu dans les flots !
Maritza,
L'avenir n'était qu'un joli rêve,
Loin de toi
Mon bonheur avec ma vie s'achève,
Pour toujours
Dans les flots j'emporte mon amour !
Mais de moi souviens-toi quelquefois,
Maritza !