Dans une heure environ, quand le corps sera froid
quand sous terre, sur le dos,
On aura croisé ... tes doigts
Dans cette chambre de fin,
Cette forteresse en bois,
Que ton âme s'envole au-dessus de nos toits.
Je ne dis rien, à ton âge,
Je ne dirais pas tes cheveux,
Ni tes mains, ton odeur, tes grands...
Tes grands yeux bleus
Je tairais ta magie et tes envoutements
Chuchoterais ta douceur... de temps en temps.
Ne me parlez pas de Dieu !
Ne me parlez pas de croix !
Ne me parlez pas pour eux !
Ne me parlez pas de foi !
Oubliez vos vieux livres,
Oubliez vos vieux pères,
Vos versets pour les faibles,
Vos clochers de vipères,
Vos histoires pour enfants,
Que c'est beau, que c'est grand,
De mettre genou à terre
Tout un peuple mourrant justifiant la misère
De divines déconvenues
QUand les blessés, les fiers
Ne viendront pas non plus
En dégoulinant et gras,
Transpirant de confort, empiffrés de bêtise,
De maléfiques accords,
Abreuvés au vin rouge, et autres pains ridicules
Aveuglant les présents
tout un peuple crédule
Je te promets ma rose
Je te promets ma fleur
Que j'arrive en ce rien
de planches où tu reposes
Pour allonger à côté
Nos vieux corps fanés
Et ma main dans ta main,
Pourrir dans ce rien.