Sur des jambes de sucre d'orge, l'homme-araignée s'approche doucement dans les ombres du soleil couchant, passant silencieusement devant les fenêtres des morts bienheureux, cherchant la victime tremblante dans son lit, débusquant la peur dans l'obscurité qui s'étend. Et soudain, un mouvement dans le coin de la pièce! Et il n'y a rien que je puisse faire tandis que je comprends avec effroi que l'homme-araignée me mangera ce soir.
Il rit doucement et, secouant la tête, s'approche tout doucement du pied du lit et plus doucement qu'une ombre et plus vite qu'une guêpe ses bras sont tout autour de moi et sa langue dans mes yeux. "Ne bouge pas, reste calme, tais-toi ou je ne t'en aimerai que plus, car il est bien trop tard pour t'échapper ou allumer la lumière. L'homme-araignée te mange ce soir".
Et je me sens dévoré par mille millions de trous velus et frémissants et je sais qu'au matin je vais me réveiller dans un froid à frissonner et que l'homme-araignée a toujours faim...