Je t’aimais, Ludmila, quand j’étais plus jeune,
Et je t’offrais chaque jour des fleurs pressées dans des enveloppes
Je t’aimais de toute la force de mon rêve, secrètement,
Accroché à la corde d’un chétif cerf-volant.
Quand je sautais sur la souche de chevaux de chaux
Je t’aimais, Ludmila, près du samovar,
Tu me chantais des romances dans la jachère sourde,
Je taillais le suplice d'un cerf-volant absurde.
Et pendant l’été des peupliers bordés de sureau,
En inventant l’amour, je te tirais les queues de cheval,
Et pendant l’été des peupliers bordés de sureau,
En inventant l’amour, je te tirais les queues de cheval.
Comment vas-tu Ludmila ? Dans quelles pluies te baignes-tu ?
Dans quelles herbes glisses-tu, les genoux chauds ?
Des fleurs de pommier pressées, d'aveugles fleurs de lys,
Même à ce jour je les garde, tout au fond d'un tiroir.
Et je m’évade de chez moi quand l'envie m'en prend
Pour courir dans le pays où l’herbe est nacrée,
Mais je reviens sans faille pour retrouver le même thé
Avec un goût d’automne, que toi seule faisais.
En confectionnant en vain des fleurs en papier mâché
Je t’ai beaucoup aimée, Ludmila…. dans le passé.
En confectionnant en vain des fleurs en papier mâché,
Je t’ai beaucoup aimée, Ludmila…. dans le passé.