Col à jabot à sa chemise
Enraciné à son piano
Le jeune homme écrit à Élise
Avec des notes, sans un mot
Les violons chantent avec la brise
Accompagnant le long sanglot
Que Ludwig écrit à Élise
Avec des notes, sans un mot
Et ce n'est pas sa voix qui chante
C'est tout le désespoir humain
La mélodie qu'il invente
Tu la fredonneras demain
Ses doigts qui volent sur les touches
Dessinent dans le soir tremblant
Des yeux, un front et une bouche
Élise est là, ou fait semblant
Élise est là, mais comme un rêve
Comme un mirage de l'amour
Lorsque le soleil se lève
Elle est partie, il joue toujours
Col à jabot à sa chemise
La lettre, il ne l'enverra pas
Et bien longtemps après Élise
Le monde entier la recevra