Vendredi, mercredi, en bas les jours sont les mêmes.
On s'enfuit, les samedis, de cette ligne numéro treize.
Jour et nuit c'est idem, même électricité blême.
C'est aux mines qu'on devine.
Un regard dans ces murs c'est une offense, une injure.
Pas d'écart, des armures, la foule angoisse et rassure.
Pas tomber, pas traîner, ici les hommes ont muté.
Rien que des usagers.
Faut-il que les plafonds tombent pour que les gens se regardent.
Faut-il un sort, une bombe pour que les muets se parlent.
Mais qu'a-t-on pu faire aussi mal pour avoir à vivre là?
Faut-il trouver ça normal cette méfiance, ce froid.
(Ligne treize...)
Les perdants sur les bancs, devant le monde qui passe.
Pas des vies, des survies, des exilés, des surfaces.
Attention, le wagon, un faux pas tu perds ta place!
Pas tomber, pas traîner.
Faut-il que les plafonds tombent pour que les gens se regardent.
Faut-il un sort, une bombe pour que les muets se parlent.
Mais qu'a-t-on pu faire aussi mal pour avoir à vivre là?
Faut-il trouver ça normal cette méfiance, ce froid.
Et nos machines fonctionnent et nos techniciens nous étonnent.
Et s'éloigne l'essentiel, sous terre à l'insu du ciel.
Que faudrait-il que l'on ose, quel ouragan, quel élan?
Oh, quelle métamorphose ferait de nos cœurs usés,
ferait de ces usagers... des gens.