Regarde, l'immense mer,
Tu vois un point au loin,
Regarde, le ciel insondable,
Ton regard est rivé sur lui.
Regarde, le point s'est rapproché,
Tu vois, c'est un navire,
Et là, le ciel infini
Que tu vois là-haut
Est un mirage, il s'est ranimé au loin.
Regarde, la mer infinie
Porte le navire,
Regarde, dans la ciel sans nuage
Flotte une frégate volante.
Regarde, la pleine mer,
Le navire maudit a disparu,
Et là-haut, dans le ciel crépusculaire
S'en est allée l'arche de plomb,
Arrête-toi, arrête-toi, cygne épuisé.
C'est mon passé,
Ce sont mes idéaux perdus,
Je les admire de loin
Au fond de moi.
Car ils me poursuivent
Mais n'ont pas la force de me nuire,
Car c'est moi leur équipage.