Les enfants, c'est sur les flancs d'une montagne
Que s'est déroulé ce récit palpitant
À l'époque où l'on n'avait aucune loi
À l'époque où l'on discutait une gâchette sous le doigt
Oh, les Martin et les Blaise
C'étaient des rudes montagnards
Et chaque fois qu'ils se voyaient ils se battaient
(Et quelles bagarres !)
Ils tiraient si vite et si bien
Qu'ils pouvaient en visant d'un bras
Crever l'oeil d'un écureuil à trente pas
Leur dispute commença un beau dimanche
(Oui, c'est bien ça !)
Grand-père Blaise avait trop bu ce matin-là
Et l'on vit ce méchant gredin
Dans le poulailler des Martin
Devenir très malhonnête pour une omelette
De ce jour leurs rapports devinrent difficiles
Ils criblèrent la montagne de projectiles
Et les cousins, les oncles, les frères,
Par douzaines s'entretuèrent
On ne sait combien mordirent la poussière
Oh, les Martin et les Blaise
Étaient de rudes montagnards
Et pour eux ratatiner devint un art
(Oui, un art)
Ils savaient que c'est défendu
Mais après un an de bisbille
Il ne restait qu'un survivant dans chaque famille
Chez les bons Martin il ne restait qu'une fille
Mais c'était la plus jolie de la famille
Chez les Blaise le seul en vie
C'était le galant Henri
Et tout le monde savait qu'ils se rencontreraient
Un beau jour ils se trouvèrent face à face
Et Henri visa au fond la belle Grace (Belle Grace)
Il allait presser sur la gâchette
Quand il vit sa jolie silhouette
Et l'amour subitement le désarma
Oui les Martin et les Blaise
Étaient de rudes montagnards
Mais l'amour vainquit leurs fantômes blafards
Car le jour où Henri Blaise
Et Grace Martin se marièrent
Sous un ciel serein la paix revint sur Terre
Et que tout le monde danse ! You-hou !
Les violons jouent un petit air, enlacez vos cavalières
Do ré mi, une belle fille, sol la si, sort de son nid
Si la sol, elle s'envole, fa mi do, dans le dos
Enlacez vos danseurs, youpi, youpi, promenez-les dans la salle
Un, deux, trois, un, deux, trois
Sautez toutes à la fois !
Et un ballet maintenant !
Tournez, tournez en vous trémoussant
Revenez au centre, agitez les pieds
Et criez "vive la mariée !"
Dansez, dansez et tournez, tournez
Remuez les pieds sans arrêt à en user le parquet
Ne perdez pas vos bonnets
Invitez les vieilles filles, les vieilles femmes et toute la famille
Et dansez, dansez !
On pourrait croire que c'est la fin de cette histoire
Non pas du tout, les fantômes sont satisfaits
Car depuis qu'Henri et Grace sont mariés
Dans leur maison au toit pointu
On ne s'est jamais autant battu !