Un grand soleil noir tourne sur la vallée
Cheminées muettes – portails verrouillés
Wagons immobiles – tours abandonnés
Plus de flamme orange dans le ciel mouillé
On dirait – la nuit – de vieux châteaux forts
Bouffés par les ronces, le gel et la mort
Un grand vent glacial fait grincer les dents
Monstre de métal qui va dérivant
J'voudrais travailler encore – travailler encore
Forger l'acier rouge avec mes mains d'or
Travailler encore – travailler encore
Acier rouge et mains d'or
J'ai passé ma vie là – dans ce laminoir
Mes poumons, mon sang et mes colères noires
Horizons barrés là – les soleils très rares
Comme une tranchée rouge, saignée sur l'espoir
~ ~ ~
On dirait – un soir – des navires de guerre
Battus par les vagues, rongés par la mer
Tombés sur un flanc, giflés des marées
Vaincus par l'argent – les monstres d'acier
J'voudrais travailler encore – travailler encore
Forger l'acier rouge avec mes mains d'or
Travailler encore – travailler encore
Acier rouge et mains d'or
Je peux plus exister là
Je peux plus habiter là
Je sers plus à rien
Y a plus rien à faire
Quand je fais plus rien – moi
Je coûte moins cher
Que quand je travaillais – moi
D'après les experts
Je me tuais à produire
Pour gagner des clous
C'est moi qui délire
Ou qui devient fou
Je peux plus exister là
Je peux plus habiter là
Je sers plus à rien – moi
Y a plus rien à faire
J'voudrais travailler encore – travailler encore
Forger l'acier rouge avec mes mains d'or
Travailler encore – travailler encore
Acier rouge et mains d'or... (×2)