Connaissez-vous des lavandières
Comme on en voit au Portugal
Surtout celles de la rivière
De la ville de Setubal ?
Ça n'est vraiment pas des lavoirs
Où elles lavent, mais des volières
Il faut les entendre et les voir
Rythmer leurs chants de leurs battoirs :
Tant qu'y'aura du linge à laver
On boira de la manzanilla
Tant qu'y'aura du linge à laver
Des hommes on pourra se passer.
Et tape et tape et tape sur ton battoir
Et tape et tape, tu dormiras mieux ce soir.
~ ~ ~
Quand un homme s'approche d'elles
Surtout s'il est jeune et bien fait
Aussitôt glissent leurs bretelles
De leurs épaules au teint frais
Oui, mais si c'est un va-nu-pied
Ou bien même quelque vieil hidalgo
Elles s'amusent à le mouiller
En chantant d'une voix éraillée :
Tant qu'y'aura du linge à laver
On boira de la manzanilla
Tant qu'y'aura du linge à laver
Des hommes on pourra se passer.
~ ~ ~
Le soir venu les lavandières
S'en vont avec leur linge blanc
Il faut voir leurs silhouettes fières
Se détacher dans le couchant
Sur la tête leur panier posé
Telles des déesses antiques
On entend doucement s'éloigner
Leur refrain et leurs pas feutrés :
Tant qu'y'aura du linge à laver
On boira de la manzanilla
Tant qu'y'aura du linge à laver
Des hommes on pourra se passer.
Et tape et tape et tape sur ton battoir
Et tape et tape, tu dormiras mieux ce soir.
Et tape et tape et tape sur ton battoir
Et tape et tape, tu dormiras mieux ce soir
Et tape et tape et tape...